Le rendez-vous était fixé à 7.15 et tout le monde est bien à l’heure. Nous partons pour Chaudun avec un arrêt à Mallemoisson et un autre au col Bayard. Tout le monde? Non point, le soleil n’y était pas. Les mines prennent un tour inquiet au fur et à mesure que nous progressons vers notre lieu de départ, alors que les premières gouttes de pluie maculent de sable les parebrises des voitures. Mais, miracle, le ciel devient plus clément alors que nous garons nos véhicules au parking du col de Gleize.
Jean Pierre et Richard prennent deux véhicules pour rallier la maison forestière de Chaudun et y laisser un des deux, qui contient le matériel pour la nuit ainsi que les provisions pour la veillée. Ils reviennent promptement, pendant que Babette, restée avec la troupe au col de Gleize, nous initie aux joies de la cueillette des épinards sauvages.
Nous voilà donc fin-prêts, toujours sous un ciel à peu près clément, et bientôt partis. Rien ne peut nous arrêter … rien ? Sauf qu’après cinq minutes, Richard se souvient qu’il a laissé les clés de son fourgon (celui qui est maintenant garé à la maison forestière … vous suivez ?) dans la voiture de Jean-Pierre, qui est restée au parking du col de Gleize. Richard nous fait donc une démonstration impressionnante d’ultra-trail en sprintant vers la voiture de Jean-Pierre, pendant que le groupe calme la frayeur rétrospective suscitée par la perspective de pouvoir s’être retrouvé le soir au refuge, sans être en mesure d’accéder au véhicule qui contient la nourriture et les paquetages. J’espère que tout le monde a compris.
Mais enfin, Richard revient bientôt avec les clés du fourgon et nous voilà partis pour de bon, direction pic de Gleize, que nous atteignons après 470 m de dénivelé positif.
Malgré son envie d’escalader le pic, Henri se dévoue pour garder les sacs au pied de la montée dudit pic, contre les innombrables voleurs de sac qui sillonnent le chemin. Le reste de la troupe escalade vaillamment le petit sentier pour planter le drapeau virtuel de l’Adri au pic. Encore un sommet de conquis !
Nous redescendons de quelques centaines de mètres pour piqueniquer au bas de la pente, à peu près protégés du vent. Nous croisons quelques trailers qui semblent n’avoir pas lu La Fontaine (Rien ne sert de courir … vous vous souvenez ?) et apercevons au loin un troupeau d’une trentaine de mouflons qui s’appliquent à nous complexer un maximum sur nos capacités de montagnard. Mais bon, ils ont quatre pattes, eux !
En chemin, Babette, Roselyne et Mijo nous donnent un cours de botanique à propos des Primula veris, des gentiana acaulis, des helleborus foetidus, des primula acaulis, et autres hesperis matronalis.
Tout à coup, en traitre, disons-le franchement, l’orage survient. Trois coups de semonce, puis la drache (allez voir dans le dico). En quelques secondes, nos organisateurs décident de changer d’itinéraire pour prendre un nouveau sentier qui nous permettra de gagner quelques précieuses centaines de mètres pour accéder à notre refuge. Nous bâchons aussi vite que peut, et nous remettons en route.
Après quelques minutes, lorsque Thor, dieu du tonnerre, se fut assuré que nous étions proprement bâchés, il ferma le robinet en riant dans sa barbe. On débâche.
Nous voilà bientôt au refuge, non sans une visite de courtoisie à l’ancien cimetière de Chaudun, et une petite leçon d’histoire de Mijo et Jean-Pierre sur ce village maudit, enneigé huit mois l’année, et dont les habitants, pauvres bougres éreintés par les longs hivers et la chaleur estivale, furent bien contents que le village fût finalement racheté par les autorités françaises.
Nous prenons possession du refuge, et nous préparons pour la veillée. Et voilà Guy qui sort de son chapeau, enfin de son sac, un chapelet de victuailles de son cru, dont un pâté de sanglier maison et un petit vin de sa production pour l’accompagner. Bravo ! D’autres l’imitent bientôt avec qui une salade, qui des apéros, qui du riz, etc … et bientôt les saucisses et mergez se joignent à la fête.
Le vin aidant, la soirée se termine en chansons, votre serviteur maltraitant à la guitare quelques airs connus, qu’heureusement la chorale féminine, menée par Brigitte, sauve du désastre. Preuve en est qu’il ne pleut toujours pas ! En outre, Mijo nous régale d’un sketch dans lequel elle imite la démarche d’un groupe de randonneurs -jeuneurs.
Après une nuit réparatrice, un petit déjeuner, que le miel de Richard relève brillamment, nous fournit les glucides nécessaires pour revenir à notre point de départ de la veille. Une boule jaune qui dégage de la chaleur et qui rappelle de lointains souvenirs s’élève dans le ciel. Sans se laisser impressionner par ce curieux phénomène astronomique, la troupe progresse dans un climat d’optimisme béat. Las, le ciel s’obscurcit peu à peu, et alors que Richard se félicite que nous reviendrons secs, Thor ouvre les vannes en grand. Quel humour potache, ce Thor … Heureusement, le parking n’est pas loin.
Finalement, nous prenons la route pour le golf du Col Bayard, où nous partageons notre repas de midi, avant de regagner Digne.
Un tout grand merci à toutes et tous, et particulièrement à Roselyne et Jean-Pierre, ainsi qu’à Richard, pour cette chouette expérience, et tant pis pour ceux qui ne sont pas venus. Yaka venir, faucon se l’dise.
Pierre
Jean-Pierre MARY
06 89 54 48 16
Richard BONNET
06 84 78 37 94
1 Bd Martin Bret, centre Desmichels, 1er étage gauche, porte 12
04000 DIGNE-LES-BAINS