De Salagon aux Ybourgues

Le programme « Salagon et son patrimoine » a éveillé la curiosité des 16 participants à la randonnée du jour proposée par Jean-Pierre Lecomte.

Nous garons les voitures sur le parking du Prieuré de Salagon peu fréquenté en hiver, et la petite troupe se met en route dans un air bien frisquet. Cela ne va pas durer ! Les températures vont rapidement s'élever jusqu'à atteindre en fin de matinée des niveaux printaniers.

Nous arrivons rapidement à la première curiosité du parcours : un magnifique pont roman, « le pont des trois arches » de Mane. Datant du XIème ou XIIème siècle, il est contemporain du Prieuré de Salagon. Il enjambe joliment la Laye avec sa forme dit en « dos d'âne » et sa chaussée couverte de calades.

Nous suivons quelques temps la Laye puis nous obliquons pour grimper progressivement jusqu'à un autre prieuré, le Prieuré de Châteuneuf. Il s'agissait au XIIème siècle d'un prieuré rural dépendant de l'abbaye de Villeneuve-lès-Avignon, avec une chapelle ayant précédemment eut une fonction cadastrale. Ce prieuré fut occupé par les Templiers à compter de 1306 et aurait ensuite été ravagé par Raymond de Turenne en guerre contre le comté de Provence. Hélas, c'est ainsi que les hommes vivent comme le dit le poète.

Il reste de nos jours la chapelle et un ermitage reconstruit au XVème siècle, entretenu et habité par un ermite qui est sorti nous saluer et nous souhaiter bonne promenade. Nous quittons ce lieu de calme pour une découverte d'un autre type.

Entre les arbres, se distingue une drôle de ménagerie. Paon, crocodile, chien, dromadaire, lion, vautour, aigle, taureau …mais que font-ils tous dans ce jardin ? Non, ce n'est pas un parc animalier mais l'exposition des œuvres d'un artiste métallier, Pierre Boutteau. Car tous ces animaux sont faits de toutes sortes de ferrailles récupérées au fil des années, ferrailles agricoles, rebuts métalliques industriels et domestiques. L'artiste crée directement avec ce que les matériaux lui inspirent au fur et à mesure de sa création. Il ne fait pas de projet ou de dessin préalable. Cela lui permet « d'être surpris » par chacune de ces créations, ce qu'il considère comme une chance.

La randonnée se poursuit par un cheminement dans des sous-bois pour arriver au petit village des Ybourgues avec une jolie petite fontaine-lavoir, et un « château » qui est plutôt une très belle bâtisse.

La pause casse-croûte à la sortie du village est accueillie avec plaisir et appétit !

Et c'est reparti.... avec une grimpette comme nous l'avait annoncé Jean-Pierre ! C'est le moment du dernier déshabillage ! Les derniers pulls, vestes ou polaires prennent le chemin du sac et c'est en tee-shirt ou chemise que nous arrivons au Collet de Mariaudis. Les saisons ne sont plus ce qu'elles étaient, ma pauvre dame !

Allez, nous avons fait le plus dur. Maintenant c'est en pente douce que nous allons poursuivre notre randonnée. Nous admirons les murets de pierres sèches qui bordent le chemin avec une pensée pour les aïeuls qui ont eu l'adresse et le courage de les construire.

At last but not at least, pour les anglophones, ou quand c'est fini il y en a encore, pour les francophones. Nous découvrons dans les sous-bois des bories ou cabanons en pierres sèches plus magnifiques les uns que les autres. Sur un guide touristique cela mérite un « vaut fortement le détour ».

La descente et le retour aux voitures permet d'admirer Mane éclairé par un chaud soleil de l'après-midi.

Une randonnée pleine de découvertes qui donne envie d'y revenir.

Merci Jean-Pierre.

                                                                                              Marie-Noëlle

Les photos de Jean-Pierre

Et celles de Mireille