13 participant.e.s
Pour ma part, j’attendais cette rando depuis longtemps. Initialement prévu il y a 2 ou 3 ans, puis annulée pour cause de mauvaise météo, puis reprogrammée, et à nouveau annulée car l’animateur ne situait plus le secteur des Dourbes… Bref ! Que d’insomnies depuis. Et ce jeudi 11 janvier 2024 miracle : la randonnée est maintenue. Nous nous sommes retrouvés à 8 femmes et 5 hommes, soit environ 13 personnes dans une ambiance plutôt joyeuse. Le soleil laissait filtrer ses premiers rayons. La journée s’annonçait belle jusqu’à ce que :
B que je ne nommerai que par son initiale afin de respecter son anonymat, et m’éviter un procès lance à la volée « qui veut rédiger le compte-rendu? ». Le dire aussi crûment, et en début de rando, quelle violence ! Dés lors un silence pesant s’est installé dans le groupe. Aucune parole ne fut échangée durant les 1000 premiers mètres de dénivelé. La montée s’est avérée rude. Malgré les guêtres, le terrain était gorgé d’eau. Une personne de petite taille est tombée dans une flaque, et l’eau lui arrivant aux épaules nous avons dû la sortir in extremis de cette mauvaise passe. Sur le trajet de Ville Christ, 2 patous au milieu de la route nous attendaient. C’est alors que H, le mari de B nous a demandé de rester groupés. Nous sommes passés continuant à parler d’un air faussement détaché au milieu des patous aboyant furieusement. Et aveu peu louable, étant à côté de B, un chien me collant je n’ai pu m’empêcher, mes mains dans le dos, de lui faire un signe du doigt en montrant les fesses de ma voisine. Peut-être pour me venger d’avoir prononcé cette phrase assassine en début de rando ?
Mais rien de mieux que le pique-nique pour rompre la glace. Très vite, les langues se sont déliées, la bonne humeur est revenue, d’autant que l’ADRI lors de la dernière AG a créé une brigade spéciale appelée les « serviteurs de l’ADRI ». Cette brigade est chargée de pallier les oublis éventuels nécessaires à la rando du jour. Et nous eûmes ainsi la visite de celle-ci pendant le repas. Elle nous a apporté des chocolats. Lors d’une rando précédente, elle était même venue apporter une paire de chaussures de marche à un étourdi qui avait oublié les siennes. L’ambiance était top, mais hélas B ne lâchait pas le morceau. Elle revint insidieusement à la charge. Elle distribuait des pâtes de coing, et à quelques mètres de moi B a murmuré à mon voisin : si tu veux une pâte de coing, tu fais le compte-rendu. 30 secondes après, c’était mon tour, et j’ai perdu pied car j’avais trop envie d’une pâte de coing : j’ai dit oui.
Mais il ne faut pas trop vite juger les gens, car sur le chemin du retour, j’ai appris Que H et B, étaient des descendants des ashbés (HB) une branche éloignée des ashkénazes. J’ai vécu un grand moment d’émotion lorsque B les yeux embués de larmes montrant le paysage environnant me racontait l’épopée de ses ancêtres traversant au XIV siècle le massif des Monges, les cloches de Barles, Le Blayeul, les cimes au loin de la vallée de la Blanche. A cette époque me dit-elle, on n’utilisait pas la pâle expression « la neige a recouvert de son blanc manteau, mais plutôt la neige a recouvert de ses 2, voire 3 manteaux blancs tant la neige était abondante ». Plus loin encore, à hauteur de Villars des Dourbes, elle me montra la coulée de boue qui avait détruit la maison de ses ancêtres. La rando touchant à sa fin, et le soleil déclinant H nous a proposé un petit détour par la Reine Jeanne pour nous offrir un verre. J’ai été frappé par la vétusté des locaux très mal chauffés. Heureusement, il n’y avait personne, juste un mot de la Reine Jeanne :
« Partie à Carrouf faire quelques emplettes »
Raymond
Henri GUILLOT
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