2022/02/17 Le dernier feu du vieux Bras d'Asse
17 février 2022
Le dernier feu du vieux Bras d'Asse.
Rando animée par Annick Proix
15 km et 550 m de dénivelé, 20 participant(e)s.
Le départ s’effectue à St-Jeannet.
Près du parking nous allons admirer et photographier un chêne classé « remarquable ».
Le tronc bas et trapu, les branches moussues, tortueuses et de très grande envergure donnent envie d’y grimper !
Nous traversons le village, passons devant la « cabinolivres »(cabine téléphonique reconvertie en boîte à livres) et
nous arrivons devant un second chêne remarquable, l’arbre « ananas » ainsi nommé à cause de son tronc rond et
bosselé comme un ananas.
Nous montons ensuite à la chapelle St-Jean : ancienne église du village médiéval du 14ème siècle inscrite à
l’Inventaire des Monuments Historiques. L’intérieur se distingue par une croisée d’ogive à 6 branches et de belles
ornementations, des chapiteaux ornés de feuillages et de visages humains…Des travaux de restauration en 1985
lui ont redonné un peu de sa magnificence passée.
Dans le petit cimetière, quelques vieilles tombes sont déjà parsemées de fleurs printanières (narcisses, pensées).
Notre chemin se poursuit dans la forêt : petite grimpette jusqu’au plateau d’Entrevennes : étendues de lavandes
parsemées ça et là d’amandiers décorés de grosses boules de gui qui se détachent sur un ciel d’Azur, grande
luminosité…au loin les montagnes enneigées… Ventoux, montagne de Lure, Estrop, Cheval Blanc et ???
Que les spécialistes m’excusent pour les sommets oubliés !
Nous nous arrêtons à la maison des « Perséïdes » pour une pause : souvenirs pour certains de magnifiques
couchers de soleil à cet endroit même avant de s’allonger sous la voûte céleste en attendant les étoiles filantes !
Mais aujourd’hui notre sujet n’est pas le même. C’est une pause « littéraire » qui nous attend. Adossés contre les
murs de la maison, chauffés par le soleil nous écoutons les récits et les lectures d’ Annick et de Jean- Claude.
La vie de Maria Borrély et des extraits de son roman « le dernier feu » judicieusement choisis par Annick en
fonction des endroits où nous passons.
Au vieux village d’Orpierre-sur-Asse (pour ne pas nommer Bras-d’Asse), tout meurt : les cultures, les maisons,
toute vie, peu à peu. Le vent y règne en maître. C’est pourquoi, apprenant qu’un pont va être construit sur l’Asse
dans la plaine, les villageois s’exilent les uns après les autres et vont fonder un nouvel Orpierre dans la vallée.
Seule la vieille Pélagie tient bon et reste jusqu’à sa mort dans le village de la montagne, désert. Ce roman met en
valeur la dépendance des hommes aux caprices d’une rivière : ils la considèrent comme un être vivant, parlent
d’elle comme d’une femme.
Cette rivière en filigrane coule derrière chaque mot de ce roman et le porte comme s’il était une barque.
En route maintenant pour Bras d’Asse ! Nous redescendons du plateau vers la rivière et pique-niquons au vieux
Bras. Le vent souffle et on comprend mieux les raisons qui ont poussé la population à descendre dans la vallée.
Le château et quelques belles maisons restaurées rendent l’endroit accueillant, nous choisissons une terrasse
abritée face au panorama sur la vallée.
Après nous être restaurés, encore un peu de lecture puis nous visitons les quelques ruines. Nous remarquons une
tête de bélier au- dessus de la porte de l’église : il s’agirait d’une étape sur la routo (chemin pastoral emprunté par l
es bergers venus d’Italie pour se rendre dans la plaine de la Crau). Les troupeaux auraient été bénis ici par le curé
du village .
Nous continuons notre descente. Il s’agit du petit sentier qu’empruntait chaque jour « la Berthe » ( la petite fille de
Pélagie) dans le roman pour aller à l’école. Nous profitons aussi des restes d’un sentier botanique à l’abandon.
J’en profite pour mentionner la découverte des premières orchidées du printemps !
Nous traversons ensuite le village du bas avant de prendre la petite route qui mène à Bellegarde. Nous longeons
l’Asse et observons sur notre route un ancien four à chaux : l’occasion d’apprendre comment la chaleur transformait
le calcaire en chaux vive.
Puis c’est la remontée sur un plateau de champs cultivés, bien verts ( ponctuée de quelques lectures bien sûr !)
Nous hâtons le pas car le vent souffle toujours à « décorner les bœufs ! » et nous descendons sur st-Jeannet.
Nous profitons de l’ éclairage extraordinaire du couchant pour admirer quelques « demoiselles sans coiffe » aux
teintes lumineuses.
Au parking quelques échanges littéraires, quelques conseils de lectures….
Maria Borrély « Le dernier feu », « Sous le vent », « Les reculas »
Revue Verdons numéro 61 « les arbres des Gavots » pour apprendre plein de choses sur les arbres remarquables
mais pas seulement !( cade, olivier, cormier, poiriers etc, etc…
Merci à Annick pour toutes ces découvertes et à Jean-Claude pour les compléments d’information,
bonnes lectures à tous !
Sylvie
Catégorie : Randonnées - 4- Randos archivées-2022
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