Puimoisson-les-Eaux,

A la rencontre de Maria Borrély  …  et d’une pastresse

Jeudi 25 février

15,4 km et 410 mètres de dénivelé

“Le village étale sous le ciel

La nudité de ses toits roux …

Epouse l’adret ensoleillé qui penche”

(Maria Borrély, Sous le vent, p. 23, éd Jeanne Laffitte, 1980, à propos du village de Puimoisson)

“A trente pas de la route

le Portail … dans un débris de rempart noir

Le mistral s’y engouffrant

Y sonne de la trompe … ”

L’arc ogival est surmonté d’un écusson

avec deux flûtes en barre

Ceux des plaines

sont appelés des Siffleurs.

Ici leur fortune :

une source dispersée dans une fontaine …

et dans les lavoirs sous les saules”

(MB, idem, p 25 ; lavoirs aux multiples bassins, fontaine, réservoir constituent un monument de l’eau d’une richesse exceptionnelle ; d’où viennent toutes ces eaux que le village ramasse ?)

Qui connait le cri de la salade

Quand on la croque

Et qu’elle pleure sous la dent ?

(Maria Borrély était végétariste)

Sur le chemin des Plaines

ils cueillent les poireaux sauvages

gourmands de nature sans artifice

Au bord des champs

dégustation de roquette blanche

aux pétales de lune

(Diplotaxis, roquette blanche ou fausse roquette, crucifère considérée comme mauvaise herbe)

Il n’y a plus d’“herbes sorcières”

qui jettent des mauvais sorts

mais il y a toujours des Maries folles d’amour

(L’héroïne de Maria Borrély, Marie du Portail, est éperdument amoureuse d’un Olivier qui l’a embrassée dans les tunnels des gorges du Verdon ; amour non partagé ; elle en dépérit à tel point qu’on la croit envoûtée)

Au bout d’une calade

de galets et de racines

la chapelle du grand pardon

(Chapelle Notre-Dame-de-Bellevue où les gens du pays venaient chercher en procession pardon et bénédiction auprès d’une autre Marie)

Les chapelles se dispersent

dans les bois et les champs

enfants abandonnés

brebis égarées d’une vieille transhumance

(Chapelle Saint-Apollinaire)

Hanté par des lignes de fuite

le plateau s’engouffre dans des vallons

dévale des pentes

s’élance de toutes ses lavandes

vers la mire des monts

Pâtre du trésor de ses amandes anciennes

l’arbre grelotte de toutes ses fleurs

sous la giboulée noire

L’air du chemin

s’est vautré dans le thym

Il a le goût du bonheur

Le don du chêne :

Ses grands bras d’ombre

tendent à l’horizon

un bouquet de rayons de lavande

Par des saignées de coulées vertes

embrassant des îlots boisés

le plateau s’affranchit de la monotonie

Bienheureux labyrinthe de tranchées

                (Vallon de Rème)

Au lavoir du retour

rendez-vous imprévu

avec la pastresse au grand cœur

(Evoqués au long de la ballade, Berthe Pellestor et sa famille d’éleveurs ovins à Puimoisson, domaine de la Chapelle, ont été dépeints dans plusieurs textes de Jean-Claude Barbier dont “Le sacre du berger”)